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LES CANTINES AU BURKINA FASO

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Les cantines dans les écoles au Burkina existent depuis l’époque de la colonisation sous la forme endogène*. Les ressources étaient fournies principalement par les habitants, parents d’élèves et collectivités locales. Les chefs de village collectaient les denrées alimentaires sous forme d’impôts auprès des familles.

 

En 1946 une réforme scolaire de l’administration française a fait évoluer la gestion des cantines. Les écoles devaient créer des espaces agricoles afin de produire les légumes pour alimenter les élèves. Ces espaces étaient cultivés par les élèves et parents d’élèves encadrés par les enseignants.

 

A la suite de l’indépendance, la gestion des cantines a été transférée aux autorités Burkinabé. La nouvelle administration ayant de nombreuses charges de développement des ONG, et plus particulièrement « Catholic Relief Service » et « Frères des Hommes », ont pris en charge la totalité de l’alimentation des cantines. Les parents d’élèves contribuaient au transport des vivres, à la construction des cuisines, à la préparation des repas et à la fourniture des ustensiles de cuisine et du bois.

 

Les ONG se désengageant progressivement, en 1990, sous l’impulsion du gouvernement Burkinabé, les cantines doivent être gérées et alimentées par les communautés locales. C’est le retour de la forme endogène.

 

Pour que les collectivités locales réussissent à prendre en charge cette gestion, l’état Burkinabé fournit un financement pour l’achat des denrées.

 

Ce financement, conditionné jusqu’en 2011 par la mise en place de cette gestion, a été ouvert à toutes les écoles compte tenu de l’insécurité alimentaire de nombreux enfants.

 

Des ONG, des associations d’aide au développement comme les Amis de Dédougou proposent leur assistance pour créer des jardins scolaires (école Ste Bernadette à Dédougou).

 

L’aide de l’état, couvrant environ trois à quatre mois de denrées, est fournie à partir de la mi-février, ce qui implique que les écoles doivent trouver des solutions locales pour alimenter les enfants en dehors de cette période. En fait, ce sont les familles qui doivent assurer le repas de leurs enfants. Certains enfants des familles les plus démunies passent la journée sans manger.

Depuis 2018 « la cantine endogène » est une politique nationale. A chaque rentrée scolaire, après les récoltes en octobre/novembre, les assemblées de parents d’élèves, avec la participation des enseignants, fixent les quantités et les modalités de vivres que doivent fournir chaque parent.

Les écoles de la région de Dédougou ont suivi les différentes évolutions de gestion. Elles essaient de mettre en place progressivement des cantines endogènes, afin de permettre aux enfants de manger le midi et aux enfants issus de familles pauvres de bénéficier au moins d'un repas quotidien.

 

A titre d'exemples, voici comment certains établissements scolaires que nous accompagnons organisent leur cantine :

L'école Sainte Bernadette est la seule école primaire du centre urbain de Dédougou à fournir à tous ses élèves un repas chaque jour, tout au long de l'année scolaire. Ce repas est constitué d'un plat unique, préparé sur place par des parents d'élèves.

Les élèves déjeunent sous le préau. Les restes du repas sont donnés aux élèves pauvres afin qu'ils les rapportent dans leurs familles.

Cette école est un exemple réussi de cantine "endogène" pour les raisons suivantes :

- les parents fournissent des denrées qu'ils ont produits (maïs, petit mil, sorgho, niébé (2), riz, arachide), complétées par la subvention en nature de l'état burkinabè.

- l'équipe enseignante a créé un jardin scolaire qui fournit toute l'année des légumes pour la cantine.

Ce jardin est géré par un parent d'élève. L'entretien et l'arrosage sont effectués par les élèves et leurs maitres.

 

L'école primaire de la commune de SAFANE essaie de mettre en place une cantine "endogène" mais elle rencontre des difficultés. En effet les parents d'élèves peinent à fournir les denrées car les récoltes produites par les familles permettent tout juste de couvrir les besoins familiaux.

De ce fait l'école dispose principalement de la subvention en nature de l'état burkinabé. Celle-ci permet de distribuer des repas du mars à juin. En dehors de cette période les élèves doivent trouver une solution pour se nourrir le midi. De ce fait beaucoup d'enfants ne déjeunent pas avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Le directeur de l'école a recherché des soutiens pour financer l'achat de denrées afin d'augmenter la durée du service de cantine (voir page 8 le soutien apporté par notre association).

Les repas sont préparés par des parents, cuits sur des foyers ouverts, fonctionnant au bois. Les élèves ne disposent pas de réfectoire, ils mangent dehors à même le sol, sous les auvents, devant les classes.

 

Le Collège et Lycée Saint Gabriel, du centre urbain de Dédougou, disposent d'un service de vente de repas pour les élèves. Le prix minimum d'un repas est de 300 CFA (0,46 €).

 

Pour conclure il nous semble important de faire ressortir les 2 points suivants :

- Un repas de cantine dans les écoles de la région de Dédougou est composé d'un plat unique, le plus souvent, à base de farine de mil ou de couscous de maïs.

- La majorité des établissements n'arrivent pas à fournir un service de cantine à chaque élève durant toute la période scolaire

*1 Endogène : Qui est produit par la structure elle-même en dehors de tout apport extérieur, par opposition à exogène : Un facteur de développement endogène.

*2 Niébé : En Afrique de l'Ouest, plante cultivée voisine du haricot.

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